Jardins maraîchers implantés sur les deux communes de Ham et Eppeville, les Hardines « St Sulpice » et « St Grégoire » constituent un véritable écrin de verdure au cœur de l’agglomération hamoise.
Le site s’étend sur 32 hectares, de part et d’autre de la Somme, entre les fortifications de la ville de Ham et les bassins de la Sucrerie d’Eppeville.
Ces jardins, aux sols tourbeux et humides, sont drainés par des « rivièrettes » et des fossés. Deux sources principales les alimentent : la « Fontaine d’Enfer » (au faubourg St Sulpice) et la « Fontaine St Martin » (à Ham). Ces sources sont situées à l’intérieur des zones habitées, au pied des remparts de St Sulpice et de Ham. Elles assuraient autrefois l’alimentation en eau des populations et servaient aussi de lavoirs avant d’alimenter les deux principales « rivièrettes » qui irriguent les Hardines : la Marie-Caron (St Sulpice) et le Barnabin (Ham).
L’existence de hardines autour de Ham est mentionnée dans les chroniques de Monstrelet, lors de la description du Siège de Ham par Jean Sans Peur, en 1411, ainsi qu’au XVème siècle dans le rapport d’un officier espagnol sur le Siège de Ham en 1557.
La profession de « hardinier » a connu son apogée au début du XXème siècle (il y avait 82 maraîchers professionnels en 1906 dans les Hardines de Ham, St Sulpice et Eppeville) avant de subir ensuite un déclin inexorable, suite à la concurrence des cultures légumières de plein champ puis des productions en serre. En 1936, le nombre de professionnels étaient tombé à 31 et en 1960, il ne restait que 7 maraîchers : trois sur St Sulpice, et quatre sur Eppeville. Ces exploitations allaient s’arrêter progressivement dans les années 1960. Mais à ce jour, un maraîcher est en activité : Thomas VIONNET, Terre des Hardines, dont les premiers légumes ont été commercialisés en 2023.
Les Hardines étaient donc, autrefois, le domaine de petites exploitations maraîchères qui trouvaient leurs débouchés dans le commerce local et les marchés de la région, notamment ceux de St Quentin et Nesle.
Au fur et à mesure du recul des maraîchers producteurs, les Hardines ont vu leur vocation initiale se modifier au profit des jardins potagers d’appoint familial. Puis, dans les années 60, d’autres usages des sols sont apparus avec la création de terrains d’agrément, d’étangs et de peupleraies. Et malheureusement, aujourd’hui, sur les 140 à 150 parcelles existantes, la moitié est en friche.
A noter, la création en 1992 de l’Association pour la Sauvegarde des Hardines. Comme son nom l’indique, cette association, forte d’une vingtaine d’adhérents, œuvre depuis vingt ans à l’entretien et au développement du site et assure des visites guidées (cotisation annuelle : 10€). Il faut savoir toutefois que les Hardines sont toutes des propriétés privées et qu’il n’y a pas de chemins mais des « droits de passage » réservés aux jardiniers du secteur.
Les personnes intéressées par une visite ou par des photos peuvent prendre contact avec l’ASDH (Association de Sauvegarde et de Développement des Hardines).
Président : Michel HAY
Tél : 07 89 99 26 76