Cette forteresse médiévale fut construite à l’extrémité Est de la ville historique de Ham, du côté le plus exposé à une quelconque agression contre la cité, car sans réelle défense naturelle de ce côté.
Un château est mentionné dès le Xe siècle ( » Hammus castellum » en 932), mais les images qui sont parvenues jusqu’à nous montrent une forteresse principalement datée des XIIIe et XVe siècles.
Du XIIIe, subsiste le plan général, notamment le quadrilatère formé par les courtines (d’environ 120 m de long sur 80 m de large). Odon IV, seigneur de Ham en est l’instigateur
Au début du XVe siècle, Jean de Luxembourg améliore la défense de l’ensemble en reprenant la tour d’entrée, et les quatre tours d’angle. Son neveu, Louis de Luxembourg fait ensuite construire, vers 1450, la « grosse tour » ou « tour du connétable ». Cette impressionnante construction faisait fonction de donjon, et présentait des dimensions hors normes : 33 mètres de haut, 33 mètres de diamètre pour des murs de 11 mètres d’épaisseur.
La forteresse était conçue pour résister aux armes de gros calibres de cette fin du moyen-âge
Du XVe au XVIe siècle, la ville et son château deviennent un enjeu stratégique : proche de la frontière Nord de la France à cette époque, les sièges, et les exactions inévitables qui en découlèrent, se succédèrent. Exemple parmi d’autres : Philippe II d’Espagne assiégea et pris la ville en 1557
Au XVIIe siècle, Vauban construit plusieurs demi-lunes : le château conservait son intérêt militaire
Du XVIIIe au XIXe siècle, la forteresse devint prison d’état pour des prisonniers de marque, tels Mirabeau, le marquis de Sade et bien sûr Louis-Napoléon Bonaparte, dont l’épisode de l’évasion réussie demeure un moment fort de l’histoire du château
En 1870, la prise du château, par l’armée française du Nord, marqua la seule victoire française de ce conflit ayant donné lieu à la rédaction d’un acte de reddition de troupes prussiennes.
Dans la nuit du 17 au 18 mars 1917, l’armée allemande utilisa 13 tonnes d’explosifs pour faire disparaitre ce témoin de l’architecture du moyen-âge qui ne présentait pourtant plus aucun intérêt stratégique.
Laissées à l’abandon pendant un demi-siècle, les ruines du fort ne durent leur salut qu’à l’opiniâtreté de quelques Hamois qui les firent inscrire à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le 9 mars 1965.
Depuis 1977, une association « Les Amis du Château », organise des campagnes de sauvegarde et d’animation du site. Les travaux de restauration du château sont soutenus et financés par la Ville de Ham, pour qui la mise en valeur du site contribue à l’enrichissement du patrimoine historique bâti de la commune
Le parc du château permet de découvrir des ruines encore imposantes : courtines et tour d’entrée (notamment ses intérieurs qui peuvent satisfaire tous les curieux et amateurs d’architecture médiévale)
Des visites du site sont possibles sur rendez-vous